5.02.2010

Grands Boulevards 2: le retour!


Vous l’aurez compris, je passe pas mal de temps du côté des Grands Boulevards en ce moment - et ça ne devrait d’ailleurs pas changer tout de suite.
Alors, quelles nouvelles? Rue de Trévise, le toujours vaillant Autour d'un verre, et son décor mi-figue-mi-Deschiens nous accueille sans démériter, assiettes franches et décomplexées, ce qui veut dire du joli produit souvent, et un dressage à la truelle qui agace ou détend, c'est selon ( les gens, les heures et les humeurs ). Attention tout de même, les euros sont un peu la bride sur le cou ces derniers temps.
Dans la même rue, sympathique Supernature, recommandé par Chrisos sur ce blog-même, avec un bon Burger à la carte, et plein de petites choses saines et Bio qui font fuir les triglycérides et aimantent les bobos, notamment de belles assiettes de légumes frais bien croquants. Poisson en revanche un peu pataud lors de notre visite.
Juste à côté, rue Richer, j’ai été injuste avec L’Office dernièrement, j’y suis retourné plusieurs fois depuis et au fond, même si le menu des débuts ( 26/29€) a fait place à une carte, j’ai pu vérifier calculette en main que le coût en était à peine - voire pas du tout - augmenté ( Entrées dans les 7/9€, Plats 14/20, Desserts 7/8). En cuisine, c’est un autre chef, le propriétaire étant parti briller en Belgique, mais toujours dans la même veine, souvent inspirée. S’il y a de l’onglet de veau, jetez-vous dessus! Carte des vins impeccable et raisonnable.
Petit nouveau dans le Passage des Panoramas, Coinstot Vino, cave à manger, devient notre favori du moment, nous en reparlerons.
Juste derrière, en allant vers la bourse, un bar nul: Dédé la frite! Dont la spécialité est dans le patronyme dudit Dédé, qui nous sert des frites molles, grasses et surcuites. Mais « c’est maison », alors! De son non-décor amusant de squatt délabré dont les plâtres s’effritent le long d'un lino mural façon brique brute, Dédé ( qui n’existe pas ) nous sert aussi une des pintes les plus chère du quartier, au minimum un euro au-dessus des pubs du boulevard ( Café Oz, Sullivan’s, et au moins deux autres en allant vers le Rex ). Service étudiant qui fait ce qu’il peut, c’est-à-dire pas grand-chose et mal, mais gentiment. Dédé, c’est la plus grosse tromperie sur la marchandise vue depuis longtemps à mon sens, en tout cas le plus grand écart entre une vitrine et son contenu, à savoir un lieu qui promet du décontracté, du « maison », de l’authentique, revendique l’expertise d’un produit jusque dans son enseigne, s’avance rebelle et décalé, nous fait miroiter l’alternative à deux pas de la place de la Bourse, et s’avère être le plus gros piège à gogos du quartier: nul, mauvais et cher. Au moins, le Brébant lui, n’avance pas masqué. Il y a de la cohérence entre son décor tape à l’œil - mais réussi - ses serveurs hautains et son Perrier à 5,30€. Oui, quand même.

Mais regagnons notre planète et laissons-nous couler dans les senteurs de lotus de la vraie belle surprise du moment, j’ai nommé l’excellent nippon Kiku, rue Richer toujours, avec ses formules de 13 à 15,50€ le midi ( 2 entrées en petites portions, 1 soupe, un plat, un dessert ) et son menu dégustation à 35€ le soir.

Emmené par un chef qui a fait ses classes dans de grandes maisons, ce japonais de poche - réservation indispensable - nous assène une cuisine d’une limpidité hors norme, des produits d’une fraîcheur absolue, en plateau type bento le midi - à ce prix-là c’est in-ra-ta-ble - en une salve imparable d’évidences successives le soir. Le tout avec un service aimable et pro, une carte des sakés froids et chauds bien finaude, et un final à tomber: la crème brûlée au sésame noir. C’est simple, on n’a pas goûté mieux dans le genre depuis l’originelle de Joël Robuchon.

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