Les espagnols nous régalent de leurs Tapas, éclipsant en termes de popularité toutes les autres cuisines de comptoir européennes. Une petite visite à Venise permet de remettre les pendules à l’heure. Dans la Sérénissime, on se régale à toute heure de sandwiches, petites portions et autres boulettes de bon aloi: les Cichetti. Dégustées sur le pouce et en levant le coude, ces bouchées ludiques et sans prétention sont comme de vrais morceaux de bonheur au bord des canaux de la plus belle ville-musée du monde. C’est d’ailleurs là que bat le cœur de la cité, ou plutôt que s’en perpétue l’âme, dans des repaires confidentiels en marge de la horde. Pour bien comprendre l’esprit vénitien, poussez la porte de la mythique Cantina Do Mori qui, telle une traboule bachique, traverse un bâtiment pour relier deux venelles proches du Rialto. Allez-y le matin, avant les groupes de touristes qui parfois l’envahissent - mais repartent presque aussitôt, en ce cas, attendez patiemment qu’ils décampent - pour prendre le pouls de la ville dans ce qu’elle a de plus sincère. Il y a certes quelques très grands vins servis au verre - et surfacturés - mais ce n’est pas ce que l’on vient chercher ici. Comme les vénitiens en costume-attaché-case, qui y entrent par une rue et en ressortent par l‘autre, vous commanderez un petit verre de vin local à tarif tout ce qu’il y de plus amical, et prierez pour que le garçon se déride ou émerge d‘une gueule de bois qui parait séculaire - car oui, nous sommes encore de bon matin ( 11h05 ) et le gars ne semble pas sucer que de la glace.
Quelques Polpettine ( boulettes ) ou Sardines Al Saor plus tard, direction l’Osteria Alla Vedova ( appelée aussi trattoria Ca d’Oro ) véritable institution à l’accueil déridable mais au cadre superbe, pour quelques Cichetti au comptoir ou directement à table, pour les lasagnes du jour, bonnes, un Fritto Misto, très bien, des Pâtes alle Vongole ou à l‘encre de seiche, parfaitement réussies. Là encore, un pichet du vin blanc de la maison et le tour est joué pour moins de 15€ par tête. Le soir, réserver. Pour manger vraiment, on va traîner ses guêtres du côté du restaurant Stella Maris, rien que pour la joie de sortir de l’axe San Marco-Rialto qui grouille de groupes en vadrouille, et aussi pour son impeccable cuisine de la mer. Prix encore corrects pour Venise, et belle ballade digestive en perspective dans ce quartier calme et authentique. Mais là encore, réserver, réserver, réserver! Midi et soir. Après s’y être cassé les dents lors de deux précédents voyages, on a fini par se le tenir pour dit!
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